Zǎo ān ! Bonjour ! 😄 Aujourd’hui, parlons traduction, parlons langue, parlons colonialisme… Parlons « Babel » de R.F. Kuang, ici aux éditions HarperVoyager 👅
« 1828. Un jeune orphelin chinois est recueilli à Canton par un professeur et conduit à Londres. Rebaptisé Robin Swift, le jeune garçon consacre ses journées à l’étude des langues dans l’optique d’intégrer le prestigieux Institut Royal de Traduction de l’Université d’Oxford, plus connu sous le nom de Babel. Berceau de l’argentogravure, les étudiants y exploitent le sens perdu des mots à l’aide de barres d’argent enchantées.
Dès ses premiers jours à Oxford, Robin prend conscience que ces travaux confèrent à l’Empire britannique une puissance inégalée et servent sa soif de colonisation, au détriment des classes défavorisées de la société et de ses territoires. Servir Babel revient donc à trahir sa patrie d’origine.
Peut-il espérer changer Babel de l’intérieur ? Ou devra-t-il sacrifier ses rêves pour faire tomber cette institution ? »
J’ai noté le résumé en français pour plus de facilités, mais j’ai choisi de lire ce roman dans sa version originale, en anglais, n’étant pas très fan des éditions De Saxus 😅
Et sinon, qu’en ai-je pensé ? Et bien c’est simple : c’est un coup de cœur ❤️ Voilà 😄 Comment ? Vous voulez en savoir plus ? D’accord 😉
Je m’attendais à lire un roman de dark academia, donc des jeunes gens dans une école ou une université, dans laquelle il se passe des choses plutôt sombres 🤨 Et ce roman est tellement plus que ça ! 🤩
Bien sûr, on est dans une dark academia. Robin et ses amis sont presque tous des élèves « adoptés », venus de pays étrangers, qui ont été inscrits à Babel pour leur langue d’origine et leurs talents de traducteurs.
Mais « Babel », c’est aussi un roman sur le colonialisme et ses dérives, sur le racisme systémique, sur la société patriarcale, et la manière dont ces jeunes gens vont tenter de rendre le monde, leur monde, meilleur.
Et tout ceci nous donne un roman très riche, avec un système de magie assez peu présent, le « silver-working » (ou « argentogravure » – je ne suis vraiment pas fan de cette traduction 😶) fait partie du quotidien de beaucoup de gens, et on serait presque dans un roman de réalisme magique.
Évidemment, les langues sont au cœur du récit, la manière dont on les traduit, la manière dont on les comprend, la force qu’elles recèlent, surtout lorsqu’on les utilise dans des traductions. On a ainsi de nombreuses réflexions sur ces sujets, et si ça peut refroidir quelques lecteurices, personnellement ça a clairement joué pour faire de ce roman un coup de cœur 😍
J’ai beaucoup aimé les personnages, Robin en particulier, bien sûr, puisqu’il est le protagoniste principal. Son évolution, ses réflexions sur sa vie, ses interrogations et ses décisions sont extrêmement bien construites. Les autres personnages, pour autant, ne sont pas laissés de côté et on les cerne très facilement. On les apprécie plus ou moins, forcément, chacun ayant son caractère.
J’ai beaucoup aimé le style de l’autrice, sans surprise vu que j’avais déjà adoré « Yellowface », qui ne s’inscrit pas dans le fantastique mais aborde également des sujets très importants. Avec « Babel », c’est confirmé : je veux lire tout ce que l’autrice a à nous offrir, et si possible en anglais.
Si vous voulez d’ailleurs tenter ce roman, sachez que le niveau d’anglais, s’il est plutôt accessible, n’est pas forcément très simple, et il est mieux d’avoir un bon niveau avant de se lancer. Mais ça vaut tellement le coup ! 🥰
Il m’est difficile d’en dire davantage tant ce roman réserve de surprises, et je ne peux que vous conseiller de vous lancer, et de vous laisser porter par le récit. Vous ne le regretterez pas 😄
🐻🐻🐻🐻🐻❤️/5