Hello ! 👋 Installez-vous confortablement, l’article d’aujourd’hui va être assez long. Mettons un coup de projecteur, non pas sur des maisons d’édition en particulier (je n’en nommerai aucune, pour des raisons évidentes), mais sur un genre de maisons d’éditions qu’auteurices et lecteurices devraient, selon moi, éviter avant tout ✋️
Si cet article s’adressera peut-être davantage aux auteurices qui chercheraient à se faire éditer, je pense qu’en tant que lecteurices, nous sommes également concerné•es.
Une maison d’édition digne de ce nom a d’abord pour objectif de vendre, c’est évident. Et pour cela, elle fera le nécessaire pour que le roman qu’elle propose soit mis en valeur, que ce soit par sa couverture, son synopsis, sa mise en page et le travail de correction du texte (et de traduction, quand il s’agit d’un texte en langue étrangère, mais ce n’est pas le propos aujourd’hui). Alors, de quoi on parle ? 🤔
Pour que ce soit plus simple, je vais indiquer ‘ME » pour « maison d’édition » dans la suite de cet article.
Pendant très longtemps, on a trouvé deux types de ME : celles dites « à compte d’éditeur », donc les ME classiques qu’on trouve à peu près partout, et celles « à compte d’auteur », moins visibles dans les rayonnages des librairies, et pour cause…
Une ME, lorsqu’elle publie un auteur, doit en principe prendre à sa charge la mise en page, la couverture, la correction, bref, tout ce qu’on appel le travail éditorial. L’auteur est consulté, ses droits d’auteur sont précisés dans un contrat passé entre la ME et lui, entre autres. N’entrons pas dans les détails, je ne suis pas une spécialiste et ce n’est de toute façon pas le propos. En résumé, disons qu’un auteur qui signe dans une ME « normale » n’a rien à payer, pour quoi que ce soit ✋️
Avec une ME « à compte d’auteur », c’est une autre danse. La « ME » passera également un contrat avec l’auteur, mais celui-ci sera amené à payer pour des « services » supplémentaires (et souvent pour une correction professionnelle), aura droit à une réduction sur l’achat d’exemplaires de son roman (exemplaires qu’il devra parfois acquérir pour participer à des salons littéraires, qu’il aura démarchés lui-même), etc. Ce genre de pratique fait croire à l’auteur qu’il est édité « normalement », alors qu’en fait, il faudra débourser encore et toujours pour une visibilité très faible. Toute la partie communication sera d’ailleurs souvent à sa charge, la ME ayant une présence limitée sur les réseaux sociaux.
Depuis quelques années, les « ME à compte d’auteur » sont moins courantes… sur le papier. Leurs pratiques ayant été beaucoup critiquées (à juste titre, selon moi), elles ne précisent plus « à compte d’auteur » mais sont souvent dites « participatives » (ce qui a le mérite d’être plus clair, l’auteur étant invité à participer – financièrement, bien sûr – au travail éditorial sur son texte).
Il faut parfois chercher de petits détails pour détecter les ME à compte d’auteur. Certaines n’hésitent pas à indiquer « à compte d’éditeur », mais quand on fouille un peu, on se rend vite compte que ce n’est pas le cas. D’ailleurs, une ME digne de ce nom ne devrait pas avoir à préciser « à compte d’éditeur ». Si vous tombez sur cette formulation, méfiez-vous… 🤨
Parmi les ME que j’évite personnellement (quand je me renseigne en amont), il y a celles qui ont un catalogue très rempli. Par là, j’entends surtout les ME qui ont quelques années d’existence, mais des centaines de romans publiés dans leur catalogue. Les petites ME sont très nombreuses, et souvent gérées par une ou deux personnes, pas plus, et font appel à des professionnels indépendants pour, au minimum, les corrections éditoriales (étant correctrice free-lance moi-même, je connais bien le sujet 😄). Une bonne correction prend du temps, sans parler de la mise en page du texte, l’élaboration de la couverture, les aller-retours entre l’éditeur et l’auteur, les délais d’impression, etc. Bref, éditer un roman, ça ne se fait pas en 5 minutes 😅 Difficile d’imaginer comment une petite ME peut se permettre de publier des tonnes et des tonnes de romans quand on sait le temps que ça prend, et ce que ça coûte en droits d’auteurs, en professionnels à payer, et même si les ventes sont bonnes, il me semble assez surprenant qu’une ME qui prend tous les frais à sa charge puisse se le permettre 🤨
Dans le même ordre d’idée, j’ai tendance à me méfier des petites ME qui publient… tout et n’importe quoi : du thriller à la romance, de la SF à la poésie, de la fantasy à la « littérature blanche », tous genres confondus, sans distinction, sans réel identité éditoriale. Rares sont les ME à proposer plusieurs genres différents. Elles sont généralement spécialisées, et lorsqu’on y trouve plusieurs genres, ils sont déclinés en « collection », sortes de « sous-ME » dans la ME. Autant dire que les petites ME indépendantes (qui ne font pas partie d’un grand groupe éditorial) peuvent difficilement se permettre de s’éparpiller dans tous les sens 🤔 Une ME a en principe une ligne éditoriale claire. Si elle propose tout et n’importe quoi, on n’est plus dans la clarté, n’est-ce pas ?
Si vous êtes auteurice, faites attention également à la présence de la ME que vous sollicitez sur les réseaux sociaux, et à sa façon de communiquer. S’il y a de nombreuses fautes (et pas que des fautes de frappe) dans les publications… fuyez ! Une ME qui ne soigne pas sa communication ne prendra pas garde à votre texte non plus 😶 S’il y a peu de publications sur les romans de son catalogue, attendez-vous à devoir faire tout le travail vous-même et à vous transformer en community manager, même si vous n’avez pas signé pour ça 🫤
En tant que lectrice, lorsque je tombe sur un roman édité dans une petite ME que je ne connais pas, j’essaie de voir à qui j’ai affaire avant de m’intéresser au roman en lui-même. Je vais donc jeter un œil sur les réseaux (Instagram en particulier), s’il y a un site internet (et à quoi il ressemble, on a parfois de sacré surprises 😳), et les avis potentiels sur le roman qui m’intéresse. Ce n’est pas toujours évident, et le risque est de passer à côté d’un excellent roman qui ne serait pas suffisamment mis en avant.
J’ai lu récemment un roman reçu en service presse, proposé par l’auteur directement. N’ayant pas suivi mes propres conseils (faites ce que je dis, pas ce que je fais 😅), j’ai accepté, intéressée par le résumé (et l’auteur, que je ne connaissais pas du tout, s’est montré respectueux, n’a pas envoyé de message du genre « hey ! Ton site est cool, tu veux mon livre ? Tiens, voilà le lien Amazon ! » – oui, j’y ai déjà eu droit 😑). Bref, j’ai dit oui, j’ai reçu le roman, et je l’ai lu… Si l’histoire n’avait pas été prenante, j’aurais abandonné très rapidement devant le travail éditorial totalement inexistant. La mise en page était simpliste, les corrections… quelles corrections ? 🤔 L’expérience de lecture n’a pas été des meilleures. J’aurais du m’en douter, c’était L’AUTEUR qui m’avait contactée, pas la ME ! 🤦♀️
J’ai donc fait quelques recherches après coup. Et là… Si les corrections inexistantes et la mise en page très moyennes ne m’avaient pas déjà mis la puce à l’oreille, le site internet de la ME (visuellement très peu attractif, voire presque illisible) et les quelques avis que j’ai pu trouver m’ont permis de voir que je ne m’étais pas trompée : j’avais là une de ces ME à éviter 😮💨
J’ai également cherché à savoir qui avait travaillé sur la couverture (un•e illustrateurice ou une image prise sur une banque d’images gratuites, ce qui arrive également dans des ME très correctes), et… c’est simple, absolument rien n’est indiqué. Qui a donc réalisé cette couverture ? Aucune idée 🤷♀️
Cette ME en particulier m’a inspiré cet article, parce qu’en tant que lectrice, j’ai, au final, eu une expérience de lecture peu concluante, et je suis même désolée pour l’auteur, dont le roman mériterait vraiment beaucoup mieux.
Si vous êtes auteurice, votre texte mérite le meilleur, n’en doutez pas. Si une ME vous demande de payer pour quoi que ce soit, allez voir ailleurs. Si une ME vous contacte directement (ce qui n’arrive pas si souvent), vous pourriez penser que vous avez de la chance. C’est possible ! Mais renseignez-vous bien tout de même avant de signer quoi que ce soit. Si vous êtes prêt•e à payer, autant vous autoéditer, vous aurez davantage de liberté 🤗
Si vous êtes lecteurice, prêtez attention à tous ces détails (réseaux, avis, site internet). Il serait tout de même dommage de passer un mauvais moment quand la lecture doit rester un plaisir 🤷♀️