Bonjour ! 😄 Un article un peu différent aujourd’hui, mais je voulais faire un retour sur le festival Le Livre à Metz, qui s’est tenu du 14 au 16 avril 2023… à Metz évidemment 😅
Si vous n’êtes pas du coin (et même si vous l’êtes, d’ailleurs), vous ne connaissez pas forcément ce festival. Commençons donc par quelques petites infos pour mieux comprendre de quoi je parle.
Le Livre à Metz, c’est donc un festival qui est organisé par l’association éponyme chaque année depuis maintenant 36 ans. Oui, ça fait beaucoup 😲
Si l’on en croit le site internet dédié et le programme papier distribué sur place, étaient attendus 180 auteurs (tout de même !), étaient prévus 70 événements (conférences et tables rondes, animations diverses, expositions, etc.), et bien sûr des rencontres et dédicaces ✍️
Pour ma part, c’est la troisième fois en cinq ans que je m’y rends. J’ai découvert le festival en 2019, il n’a pas eu lieu en 2020 (coco oblige…), j’y suis retournée en 2021, et j’ai fait l’impasse en 2022, peu désireuse de m’y rendre au vu du programme et des auteurs présents 😕
Cette année, je me suis longtemps posé la question. Allais-je y retourner ou pas ? Pour me décider, j’ai d’abord fait quelques petites recherches 🧐
Je me suis amusée à compter le nombre d’auteurs prévus et listés sur le programme en PDF, parce que la liste était tout de même bien longue, et le total m’a surprise. En effet, je suis tombée sur un total de 240 auteurs (et 238 listés sur le site internet) 😳 D’où vient cette différence, bien conséquente ? Aucune idée, mais ça m’a interpellée 🤔 Je n’ai pas vérifié sur place (je me voyais mal compter le nombre d’auteurs présents sous les différents chapiteaux 😅), mais ils étaient nombreux, c’est sûr.
N’y étant pas allée l’an passé, je n’étais pas au courant que des auteurs autoédités étaient présents. C’est en effet tout récent, puisque c’est une des nouveautés du festival 2022. Auparavant, Le Livre à Metz n’accueillait aucun auteur autoédité. Une convention a donc été signée pour 3 ans (verra-t-on encore ces auteurs en 2025 ?…), avec obligation pour ces auteurs d’adhérer à une association d’auteurs (APAC, ADILL, Académie Léon-Tonnelier, SPAF Lorraine, ou encore à l’Union des écrivains vosgiens). Pas d’adhésion ? Pas d’inscription au festival ✋️
La convention prévoit que 10% des auteurs présents soient autoédités. Sauf que lorsqu’on regarde les chiffres, 10% de 180, ça fait bien 18 auteurs, et non 15 comme affiché sur le programme (ou même 13 sur le site). Oui, j’ai à nouveau fait le compte. Quitte à donner des infos, autant être un minimum précise 😅 Je suis d’ailleurs passée par le petit chapiteau réservé à ces auteurs, et je ne suis pas sûre que 13 ou 15 personnes y trouveraient leur place, avec tables et livres, et encore moins 18 🤔
Je ne suis pas une grande lectrice d’auteurs autoédités, mais je respecte leur travail. Et j’ai été un peu triste pour eux de les voir cantonnés à un petit chapiteau, à côté de celui de l’accueil, mais peu visible et surtout peu identifiable.
Dans le chapiteau principal, les librairies de Metz ont leurs tables, leurs auteurs, leurs livres à vendre et à faire dédicacer. Le choix était important, mais pas aussi varié qu’annoncé. Dans un article d’un journal gratuit local, il est en effet écrit que tous les genres y sont représentés, « du polar à la SF ». Alors, oui, mais dans quelles proportions ?
Parce que, en tant que lectrice de thrillers et SFFF principalement, je n’y trouve pas mon compte. Énormément de romans contemporains, des livres sur la région, du comics et de la BD. En revanche, très peu d’auteurs SFFF (même si j’ai croisé Estelle Faye et David Bry, et aperçu Floriane Soulas, qui a eu beaucoup de succès). Pour une lectrice comme moi, c’est un peu frustrant. Et ça a confirmé pourquoi je n’y étais pas allée en 2022…
À Metz, nous n’avons pas de librairie spécialisée dans les littératures de l’imaginaire, comme à Thionville avec la superbe librairie L’Antre Temps, et cela se ressent également dans l’offre proposée. Pour preuve, les 4 auteurs invités d’honneur sont respectivement : journaliste, écrivaine en littéraire générale, auteur jeunesse ou auteur de BD contemporaine. Où est la SFFF ? Ailleurs, mais pas au Livre à Metz…
De même, et aussi intéressant que puisse être ce festival du point de vue des conférences (j’en ai suivi une avec beaucoup d’intérêt), ou des animations lorsqu’on a des enfants (ce qui n’est pas mon cas), je lui trouve tout de même un côté un peu… « élitiste » et, il faut bien le dire, un peu « vieillot ». Disons que la moyenne d’âge du public présent à la conférence à laquelle j’ai assisté est plus proche du cercueil que du berceau. Sur la vingtaine ou petite trentaine de personnes présentes, j’ai pu voir 3 jeunes filles (d’environ 16 ans) et un couple de trentenaires. Ça fait peu, et ça me semble plutôt représentatif du festival…
J’ai finalement acheté peu de livres sur place, pas forcément intéressée par l’offre proposée, et quelque peu refroidie par mon passage à l’un des stands, où j’ai appris que si je voulais faire dédicacer un livre, je devais faire un achat. Ah ? Je ne me souviens pas avoir eu à acheter pour faire dédicacer auparavant, et je ne sais pas si c’était le cas pour chaque stand, mais ça m’a rappelé les polémiques autour du Festival du Livre de Paris (où on ne peut plus apporter ses propres romans, l’achat sur place étant désormais obligatoire…). Heureusement pour moi, j’étais passée à la librairie en question avant, un des ouvrages que je souhaitais faire dédicacer n’étant pas disponible sur le stand, et c’est « passé comme une lettre à la Poste »… Mais tout de même !
Si je comprends le principe (la librairie veut vendre ses livres et qu’on ne vienne pas juste pour une dédicace avec un livre possiblement acheté sur Amazon), j’ai du mal avec ce principe de « vente (presque) forcée » 😕
Surtout lorsqu’on sait que ces librairies ne paient pas leur emplacement ! À la différence d’un festival comme, par exemple, Les Imaginales, où auteurs et éditeurs sont présents et doivent payer leur stand, ici c’est l’association Le Livre à Metz (et la commune, et les éventuels mécènes) qui financent le tout ! Les libraires sont donc « gagnants » puisque n’ont que leurs livres à vendre sans se préoccuper de rentrer dans leurs frais. Pourquoi pousser à l’achat ? Voilà une pratique que j’apprécie moyennement 😕
Au final, j’étais venue avec 2 romans dont je voulais parler avec leur auteure (qui a depuis totalement changé de registre littéraire et dont les récents ouvrages ne m’attirent pas particulièrement). Je suis repartie avec mes livres, sans dédicaces et sans l’avoir rencontrée. Pour faire signer deux livres que j’ai beaucoup aimé, j’aurais été obligée d’en acheter au moins un qui ne m’intéressait pas, et je n’en vois pas l’intérêt.
Autre point : Metz est relativement riche en librairies, et pourtant aucun libraire d’occasion n’est invité à participer. Doit-on y voir un rejet du livre « usagé » au profit du « beau livre neuf » ? Je l’ignore, mais cela pose question 🤔
À l’heure où j’écris ces lignes, les chiffres de fréquentation ne sont pas connus du public, mais apparemment, cette édition a été un succès (d’après le bout d’article qu’on peut lire du Républicain Lorrain sans être abonné…). Et tant mieux ! Cela signifie que la lecture, les livres ont leur public, et c’est le principal. Mais je trouve dommage que toute une partie (importante) de l’offre littéraire soit mise de côté, entre les auteurs autoédités écartés des autres stands et le peu d’auteurs de littérature de l’imaginaire présents. En tant que lectrice passionnée, je regrette le manque de « jeunesse » de ce festival qui se veut ouvert à tous, mais ne l’est que sur le papier et pas dans la réalité. Il me manque ce petit grain de folie que j’aime retrouver dans les autres salons et festivals littéraires, tels que Étrange Grande l’an passé.
Sans aller jusqu’à un festival aussi spécialisé dans l’imaginaire, un peu plus d’ouverture serait vraiment appréciable, et très certainement appréciée d’un public encore plus large…
Merci pour cette article qui confirme le feeling que j’ai eu lorsque je me suis renseignée pour candidater comme auteure / d’imaginaire / pour adultes / auto-éditée 😉
De rien ! J’y suis retournée cette année, rien n’a évidemment changé. J’y suis même restée encore moins longtemps que l’an dernier (peut-être 30 minutes, et encore), c’est dire si je n’y ai pas trouvé d’intérêt… Je préfère de loin le salon « Étrange-Grande » à Hettange-Grande, bien plus ouvert à l’imaginaire et aux autoédités (et à l’horreur ! En tout cas l’an dernier c’était le cas).
Au Livre à Metz, cette obligation pour les autoédités d’être membres de l’APAC me dérange beaucoup, je dois dire. Je trouve ça réducteur et un peu… condescendant envers les autoédités.