« Happycratie » – Soyez tous heureux ! Sinon… 😁

Happycratie - Alice Babin

Hello ! 😄 Je viens vous apporter un peu de soleil et de bonheur aujourd’hui 🌞 Bon en fait, pas tout à fait… Je viens surtout vous parler du dernier roman de Alice Babin, « Happycratie », publié aux éditions L’Alchimiste 😁

« 2040. L’Europe, suite à des années de crises sanitaires, économiques et politiques, est devenue un vaste État fédéral plus écologique, plus sécurisant, plus sain. Une société idéale, selon la plupart des Euro-citoyens. Pourtant, les « Briseurs de rêves » luttent clandestinement contre ce qu’ils considèrent comme des injonctions au Bonheur et dénoncent le « puçage » : l’implantation sous-cutanée d’un dispositif mesurant le taux individuel de Bonheur (T.I.B.) de chaque citoyen. Ils pratiquent un jeu cruel consistant à gâcher le Bonheur des Hyper-heureux, les citoyens dont le T.I.B. est supérieur ou égal à 90 %…
La course au bonheur a créé des perversions et des clivages sociaux que la plupart nient, mais la situation se radicalise rapidement. Du petit Sunny Talleyrand, le marginal fils du ministre, à Nisou et Jeannot, nonagénaires au caractère bien trempé, en passant par de jeunes implantés qui feraient tout pour s’arracher leur puce, chacun va devoir trouver sa place dans cette société manichéenne.
Quel camp l’emportera et jusqu’où devront-ils aller pour vivre selon leur désir ? »

Quand j’ai lu ce résumé, j’ai eu immédiatement envie de lire ce livre. Voilà une dystopie originale ! Baser un régime totalitaire sur le principe du bonheur pour tous, il fallait y penser ! Et pourtant, on nous rebat les oreilles avec toutes ces choses qui ne peuvent que nous rendre heureux : voiture, famille, nourriture (« ne mangez pas trop gras, trop sucré, trop salé »), santé… Alors, oui, pour certaines de ces choses, c’est une évidence. Mais pour d’autres, pas vraiment…

Alice Babin nous emmène dans une France devenue simple région d’une Europe fédérale. Pas vraiment surréaliste quand on y pense… Strasbourg est le cœur de cette nouvelle Europe, et le Bonheur (oui, avec une majuscule) en est le fondement. Il FAUT que les Euro-citoyens soient HEUREUX ! À tout prix ! 🤪

Mais, évidemment, cette société se base sur une utopie (le bonheur pour tous) et les Briseurs de Rêves en sont le parfait contrepoint. Dans une Happycratie où chacun doit absolument cultiver son bonheur en même temps que celui des autres (bonjour la pression…), eux fument, boivent, mangent de la nourriture « sale » et s’en prennent aux partisans du Bonheur.

Deux points de vue radicalement opposés… Entre lesquels je n’ai pas pu me positionner. Autant je ne suis pas d’accord avec cette Happycratie qu’on veut absolument nous faire embrasser (dans le récit), autant je ne suis pas d’accord avec les actions des Briseurs de Rêves, que je trouve un poil extrêmes 😅

C’est là toute la force de ce roman : comment choisir son camp ? J’ai choisi celui de Nisou et Jeannot, les seuls à avoir les yeux ouverts au milieu de tout ce bazar 😄

Si je n’ai pas eu d’affect particulier pour un personnage plus qu’un autre, je ne les déteste pas cordialement non plus. En fait, chacun est le reflet de cette société : un peu extrémiste 😳 Les seuls à « sauver » sont ces deux petits vieux de plus de 90 ans qui ont surtout connu « l’avant » ce culte du bonheur à tout prix 😅

J’ai vraiment beaucoup aimé ce roman. C’est très original, très bien pensé (la domotique présente quasiment partout, le puçage, les injonctions au bonheur, les résistants,…) et très bien écrit. J’ai été prise dans ma lecture dès les premières lignes ! 🤗

L’auteure nous offre ici un récit engagé, pertinent, intéressant, qui donne à réfléchir, et que bien sûr je vous conseille très fortement ! Évidemment, personne ne vous oblige à suivre mon avis… (enfin, quand même, lisez ce livre ! 😜)

🐻🐻🐻🐻🐻/5