« Vox » – À en perdre les mots…

Bonjour tout le monde ! 🤗 Ça va bien ? Une petite dystopie, ça vous dit ? Alors parlons un peu de « Vox » de Christina Dalcher, ici chez Pocket 🗣

« Cent mots par jour. Depuis l’avènement au pouvoir d’un Parti fondamentaliste, les femmes sont soumises à ce quota absurde. Un mot de plus, un seul, et le bracelet-compteur qu’elles portent au poignet envoie une décharge électrique. Aussi, lorsque Jean McClellan se voit proposer de venir en aide au frère du Président, victime d’une aphasie, l’ex-docteur en neurosciences n’hésite-t-elle pas longtemps. La récompense ? La possibilité de s’affranchir – et sa fille avec elle – de son quota de mots. Mais ce qu’elle va découvrir, alors qu’elle recouvre la parole, pourrait bien la laisser définitivement sans voix… »

Comme l’annonce le bandeau sur la couverture, nous voilà dans une sorte de nouvelle version de « La servante écarlate » (que j’avais d’ailleurs adoré ! Si si ! Je le disais justement ici 😉). J’aimerais toutefois nuancer ce bandeau (que je trouve plutôt inesthétique, mais c’est un autre sujet 😅).

Dans le roman de Margaret Atwood, une partie des femmes est reléguée au rôle de mère porteuse, destinée uniquement à faire un enfant à la place d’autres femmes, épouses des dirigeants et hommes importants du pays, qui sont devenues stériles. Dans « Vox », c’est encore autre chose.

En effet, alors que dans « La servante écarlate », les femmes étaient divisées en plusieurs castes, dans « Vox », elles sont toutes logées à la même enseigne. Aucune différence entre elles : toutes doivent porter ce bracelet-compteur, y compris la femme du Président. Et si elles prononcent plus de 100 mots dans la journée, la sanction est immédiate.

Et ce roman est… encore plus glaçant que « La servante écarlate » ! 😳 J’ai été indignée tout au long du roman par le traitement réservé aux femmes, aux petites filles, et aux homosexuels ! 😡 Absolument tout est fait pour que la femme reste au foyer, puisqu’elles n’ont plus le droit de travailler. La religion a pris une place prépondérante dans les décisions du gouvernement, et les femmes sont de plus en plus effacées du tableau. Sans compter les projets de certains hommes influents qu’on devine petit à petit…

Pas de grande surprise à ce niveau, on comprend très vite le traitement que l’on réserve aux femmes à l’avenir. Pour autant, on a de bonnes surprises par rapport à certains personnages, qui ont des réactions qu’on n’attendait pas vraiment 😲

Jean est une femme intelligente, qui aime énormément ses enfants, mais qui se détache de plus en plus d’un mari plutôt laxiste vis-à-vis des événements. Et ça, Jean a du mal à l’accepter. D’autant que son ancien amant, dont elle est toujours amoureuse, est tout le contraire !

Car oui, Jean n’est pas une femme parfaite. C’est simplement une femme qui a vu sa vie basculer totalement du jour au lendemain, et qui tente comme elle peut de survivre à la situation sans pour autant l’accepter totalement.

Pour ce qui est de la construction du récit, l’auteure va encore plus loin que Margaret Atwood l’avait fait. Alors que dans « La servante écarlate », on n’a que très peu d’informations sur ce qui a amené à cette situation, dans « Vox », Christina Dalcher, au contraire, joue sur les nombreux flash-backs de Jean pour nous expliquer comment on a pu en arriver là. Ces souvenirs sont entremêlés au récit avec brio et on n’est jamais perdu dans la temporalité du roman. On comprend mieux les événements, et on entrevoit l’avenir en espérant se tromper 😶

Vous l’aurez je pense compris, j’ai adoré ce roman ! L’histoire est absolument révoltante, on a envie de se battre avec Jean et les autres, on a envie de renverser ce gouvernement misogyne, archaïque et rétrograde ⛔

Si vous n’avez pas peur de perdre vos mots en lisant cette excellente dystopie, alors n’hésitez pas une seconde, foncez ! 😄

🐻🐻🐻🐻🐻/5